mardi 17 mars 2015

L'utilisation de la guerre


La guerre, objet de paix ou de désordre ???
3 ème partie : L'utilisation

Mise à jour: 05/05/2018  











Alix TENROC : « Nous avons vu que la fabrication des armes et leurs ventes avaient une importance majeure pour des pays en recherche d’investissements, de profits ainsi qu’en terme d’emplois. Si nous reprenons la phrase latine : « « Si vis pacem, para bellum » qui se traduit « Qui veut la paix prépare la guerre », nous pouvons constater que vu le marché fleurissant de l’armement, beaucoup de pays se préparent à la guerre »






Alix TENROC : «Mais nous avons un contraste entre les populations européennes et leurs gouvernements : D’un côté, les populations des sociétés européennes, qui en sont venues à considérer que la guerre représentait l’échec absolu et la négation de la diplomatie. De l’autre, leurs dirigeants, pour qui la guerre n’est qu’un prolongement de la politique par d’autres moyens. »




Alix TENROC : « Mais force est de constater que la guerre a une fâcheuse tendance à échapper aux plans les mieux préparés et que dans le temps, aucune n’a apporté de situations immédiates ou à moyens termes de paix, de stabilité ou de démocratie sur ces 30 dernières années : Afghanistan, Irak, Balkans et CentreAfrique »






Alix TENROC : « Les crises répétées apportent des lots de solutions de plus en plus techniques et la volonté pour les sociétés occidentales qui envoient leurs militaires au zéro mort. Hormis des technique comme les russes ont fait pour prendre la Crimée à l’Ukraine, jouant sur l’incapacité du Monde occidental à pouvoir jouer aux gendarmes du monde »



Alix TENROC : « Force est de constater que des conflits qui durent dans le temps impactent les pays qui l’a font que ce soit pays belligérants, sous mandat de l’ONU, pays envahis, pays de la coalition … Prenons l’exemple des Etats Unis …»


Alix TENROC : « Après douze ans de guerre en Afghanistan et 10 ans de guerre d'Irak, les troupes américaines sont épuisées, rapporte un expert. Pour pallier aux problèmes d'effectif, l'état major américain a allongé les périodes de séjour des soldats. On est passé de douze mois - ce qui est déjà très long - à quinze mois. Dans les armées française et britannique, les séjours durent six mois, alors que le temps considéré comme optimum par les spécialistes devrait être de quatre mois. Selon eux, il ne faudrait pas dépasser trois missions sur le terrain. »



Alix TENROC : « Face aux difficultés de recrutement, le Pentagone a aussi assoupli le seuil de tolérance vis-à-vis des nouveaux engagés. Des candidats ayant des antécédents judiciaires, qui auraient été refusés il y a quelques années, sont maintenant acceptés, explique l'expert: "On fait même face à la présence de gangs dans certaines bases en Afghanistan. Il y a eu des cas d'enlèvements, de racket, d'agressions sexuelles". »



Alix TENROC : « Il est a noté aussi que le taux de chômage chez les vétérans est très supérieur à celui du reste de la population américaine. Une partie de ces jeunes, qui ne parviennent pas à se réinsérer dans la société, finissent souvent par se réengager dans l'armée. Le taux de survie des soldats, cependant, s'est considérablement amélioré dans les guerres récentes puisque "90% des blessés survivent (contre 50% lors de la guerre du Vietnam et un tiers lors de la Seconde Guerre mondiale)". »



Alix TENROC : «  Mais à quel le prix ? Sur le plan physique, beaucoup de militaires sont bi ou tri amputés. Et sur le plan psychique, le bilan est terrible. Le taux de maladies mentales a presque doublé depuis l'envoi des troupes en Irak et en Afghanistan. (Rapport public publié dans le Los Angeles Times). Plus de 20% des soldats de retour d'Irak ou d'Afghanistan souffrent de syndromes post-traumatiques (Etude de la Rand Corporation en 2008) mais seulement la moitié d'entre eux ont cherché à se faire soigner. Conséquence indirecte, on observe une hausse des violences domestiques et de la surmortalité des enfants de vétérans. »


 
Alix TENROC : « Le traumatisme de la guerre est une bombe à retardement et ses conséquences peuvent apparaître plusieurs années plus tard. Aux Etats-Unis, un suicidé sur cinq est un vétéran. Même dans des guerres moins "traumatisantes", le phénomène des suicides de vétérans est avéré. Pendant la guerre des Malouines, en 1982, les combats, qui ont duré trois semaines, ont fait 258 morts parmi les soldats britanniques, mais 260 vétérans se sont suicidés (BBC en 2002) »





Alix TENROC : « Maintenant, parlons en terme économique : une guerre coûte cher et peut interagir sur un pays qui l’a faite durant des décennies : le coût de la guerre d’Irak et d’Afghanistan a été évalué à près de 2.000 milliards de dollars sur les 10 dernières années. Et il faut additionner les 40 ans à venir avec le poids des intérêts d’emprunts qui ont été contracté pour faire cette guerre et les pensions des anciens combattants soit 6.000 milliards de dollars d’ici à 2053. »





Alix TENROC : « Une des conséquences de ces choix budgétaires faits durant les guerres en Irak et en Afghanistan est que les USA devront à l’avenir limiter leurs frais de personnel, de diplomatie, de recherche et développement et réfléchir aux tactiques utilisées durant ces guerres. Pour exemple l’année la plus couteuse pour les dépenses d’invalidité consécutives à la première guerre mondiale a été l’année 1969 quand les anciens combattants ont vieilli et ont eu besoin de davantage de soins médicaux.  (tiré du Monde du 29/03/13)»





Alix TENROC : « Quand les Etats-Unis ont ouvert les hostilités contre Saddam Hussein, le prix du pétrole n’atteignait pas 25 dollars le baril. Mais avec la guerre, les cours ont commencé à s’envoler, et en 2008 le baril valait 140 dollars. La guerre d’Irak et son impact sur le Moyen-Orient ont joué un rôle majeur. Non seulement la production irakienne a été stoppée, mais l’instabilité provoquée par la guerre a fait chuter les investissements dans la région. »



Alix TENROC : « La crise financière mondiale est elle aussi due, en partie, à la guerre. Avec la hausse des cours pétroliers, les Etats-Unis ont dû dépenser davantage pour s’approvisionner à l’étranger et c’est autant d’argent qui n’a pas été investi dans le pays.»





Alix TENROC : « Le relâchement de la politique monétaire et de la réglementation financière a permis à l’économie de fonctionner jusqu’à l’éclatement de la bulle immobilière qui a provoqué son effondrement. La guerre en Irak n’a pas seulement contribué à la gravité de la crise financière, elle nous a aussi empêchés d’y répondre efficacement. Du fait de son endettement, l’Etat a eu beaucoup moins de marge de manœuvre que s’il n’avait pas été engagé dans un conflit. Résultat : la récession sera plus longue, la production plus faible, le chômage plus important et les déficits plus élevés (tiré de Courrier international Article du Washington Post du 09/09/10.) »


Alix TENROC : « Un autre impact qu’économique et que psychologique est l’interaction entre les pays : Maintenant qu’il est acté que les américains et les forces de l’OTAN quitte l’Afghanistan, la Russie semble aussi contrariée par le départ des forces occidentales d’Afghanistan prévu pour 2014 qu’elle avait été mécontente de leur présence.  En effet, le défi gigantesque que constituent les flux d’héroïne afghane se déversant sur la Russie, représentent la menace sécuritaire la plus directe pour Moscou. »



Alix TENROC : « Cette évolution résulte en partie d’un accroissement sans précédent de la production d’opium dans l’Afghanistan post- taliban, notamment depuis 2004. La culture du pavot a atteint son pic historique en 2007, avec une surface cultivée 25 fois supérieure à celle de 2001 (197000 hectares) »





Alix TENROC : « Pour Washington, les problèmes principaux liés à l’Afghanistan sont le terrorisme et l’insurrection. La drogue apparaît comme une question secondaire, qui ne représente un intérêt qu’en tant que source de financement des insurgés. La faiblesse de la lutte antidrogue menée par les Occidentaux en Afghanistan s’explique par la priorité accordée aux opérations sécuritaires et de contre-insurrection. En outre, l’opium afghan ne représente pas une menace directe pour les États-Unis, et seulement une menace réduite pour les autres membres de l’OTAN et de l’Union européenne. »




Alix TENROC : « En effet, une éradication massive n’était pas envisageable en Afghanistan et pouvait se révéler politiquement contreproductive. Une telle approche risquait de susciter des troubles sociaux et provoquer l’hostilité des paysans des zones de culture du pavot. Une interdiction à grande échelle aurait aussi pu aliéner des seigneurs de guerre ou des clans liés au gouvernement dont la bienveillance ou la neutralité était acquise. »





Alix TENROC : « Quand aux résultats de l’Afghanistan ? Qu’en est il ? les buts de la présence de l’OTAN étaient :  Chasser les terroristes du pays qui asservissaient les afghans, puis reconstruire, démocratiser et développer économiquement l’Afghanistan. Les talibans sont toujours là et exercent dans de nombreuses régions du pays leurs influences. Même à Kaboul, les forces militaires sortent rarement de leur zone bunkerisé. L’avenir du pays est incertain. »





Alix TENROC : « Face à ces enjeux, on comprend que toutes les guerres peuvent révéler des situations multipolaires  alors qu’au début elles n’avaient qu’un seul but clair : le retour à la paix…..  Comment les pays vont réagir face à tous ces bouleversements ? Nous le verrons dans le dernier reportage : "Les futures guerres"»



    







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